Rien que pour vous, un extrait de mon nouveau livre

Premier article de l’année, j’en profite pour vous souhaiter à tou(te)s une excellente année 2016 pleine de beaux projets, de milliers d’heures de lecture et d’écriture.

Comme vous le savez déjà, mon premier roman sort le 4 janvier, soit dans deux jours.

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Pour fêter cela et vous remercier de votre fidélité, voici pour vous, lectrices et lecteurs de ce blog, un extrait exclusif :

    Émilie a insisté pour que nous allions à la fête des voisins. Elle a de ces idées, parfois ! Je consens à y faire acte de présence uniquement pour lui faire plaisir. Il faut savoir faire des sacrifices et je suis pour la paix des ménages, surtout le mien ! Je ne sais pas pourquoi elle y tient tant. Elle pense peut-être devoir se présenter au groupe pour pouvoir intégrer la joyeuse bande des propriétaires névrosés. On voit vraiment qu’elle ne les connaît pas ; ils sont tous plus sinistres les uns que les autres. Franchement, je ne comprends pas pourquoi on a inventé une fête pareille. Pour recréer du lien social, pour retrouver un esprit de village dans nos grandes villes déshumanisées, me dit Émilie. Depuis Le – très fascisant – Corbusier et sa maison du fada à Marseille, plus personne ne peut croire en de telles balivernes. S’ils avaient eu un tant soit peu d’honneur, les architectes qui les ont commises se seraient pendus avec leurs belles utopies, en voyant ce que leurs grandes cités idéales sont devenues. Fallait-il qu’ils soient cyniques ou fous – ou bien les deux – pour imaginer des gens vivre heureux dans des habitations construites dans un matériau dont on avait fait, quelques années auparavant, le mur de l’Atlantique et la dernière résidence secondaire du petit moustachu allemand. Sincèrement, si le lien social s’est délité, si on ne se fréquente plus entre voisins – dans nos villes de grande solitude, comme le dit le chanteur – il doit bien y avoir une raison, non ? Une raison simple, explicite, compréhensible par le premier des enfants. Une raison qui tiendrait en quelques mots : le voisin est un gros con ! Seule Émilie fait étonnamment exception à cette règle immuable et c’est pour cela que nous vivons ensemble. Et puis l’esprit de village, je le connais. J’ai grandi à la campagne où chacun médit, où tout le monde se mêle des affaires de tout le monde, où les histoires de coucherie de la mère Michel avec le père Lustucru, qui a lutiné son chat, se répandent comme des effluves de lisier en rumeurs nauséabondes, plus sûrement que l’indigence intellectuelle sur les programmes télévisuels, plus rapidement que la photo d’une quelconque Miss France nue sur les réseaux sociaux.

Dites-moi en commentaire ce que vous en pensez.
Et encore tous mes vœux de bonheur!

6 réflexions sur “Rien que pour vous, un extrait de mon nouveau livre

  1. Merci Hervé pour cet extrait. J’ai vécu de belles heures de voisinage grâce à la fête des voisins et ton nouveau livre me promet déjà de belles heures de lecture pour débuter 2016 !
    Tous mes voeux de bonheur à toi aussi !

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  2. Tu as la capacité incroyable de nous faire plonger de suite dans ton univers. Quant au fond, la critique de ton personnage est si réelle ! Fichu béton. Fichue fête artificielle. Fichus voisins notemment en copropriété… J’ai hâte de lire la suite !
    Amitié
    Anne

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  3. Non, ce n’est pas toujours une « fête artificielle » . On fait connaissance. Puis on se fait un petit signe de la main quand on se rencontre ensuite sur le parking ou le trottoir…Puis on dit Bonjour ou Bonsoir…Puis on ajoute Bonne journée…ou La Journée a été bonne ?…Puis…cela va dépendre du caractère de chacun et du temps que l’on a …J’ai connu cela en région parisienne (mais oui!) et je ne le regrette pas …
    J’ai hâte de lire ton livre , Hervé !

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  4. Bonjour Hervé, la fête des voisins, je connais. elle a existé un temps et puis, bizarrement ses eux n’ont plus brillé dans la cour. Un bien ? un mal ? Ma foi, si j’exclus les ronchons, les grincheux, les acariâtres, les censeurs, les vieux gars,les vieilles filles, les snobs, les étriqués et caetera, les voisins sont fréquentables (en petit nombre, c’est vrai). Dis-moi, ton roman porte-t-il seulement sur les relations de voisinage ? (ah, la copro… !) Nous avions un gardien qui profitait de ce moment-là pour ajouter aux dépenses jusqu’au jour le général du coin s’en est mêlé et a dit « ça suffit ».. Chacun apportait quelque chose et le gardien pouvait manger pendant 8 jours. Sans concertation, c’est inévitable. Le plus agréable est de lier conversation avec une ou deux personnes qu’on connaît un peu et avec lesquelles on se sent à l’aise. Pour le reste, c’est, de mon point de vue, plutôt vain : il y a beaucoup de faux-semblants et je ne goûte guère les commentaires qui fusent a posteriori quand les gens ont tourné le dos. Et quand les langues sont acérées…
    Bon, le début n’est pas mal, je sens que je vais l’acquérir. peux-tu me dire où je peux le trouver, ou me préciser qu’on ne peut l’obtenir que par internet ?

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